Le froid s'installe peu à peu à Vassivière.
Malgré les belles couleurs de l'automne et les dernières journées de soleil, on sent que l'hiver approche. Les yourtes, la
roulotte accueillent les derniers clients de la saison. Selon les jours, nous affichons « complet » et ma boulangère s'en
étonne. À l'heure où je vais chercher le pain.
Mais parfois aussi, un couple se retrouve avec le domaine pour lui tout seul ! Ce qui n'est pas mal non plus.
La saison se prête bien à circuler à vélo autour du lac de Vassivière. Nous voyons partir les plus sportifs avec la ferme intention d'en faire le tour complet. Et souvent aussi, nous les voyons
rentrer plus tôt que prévu. Eh, c'est que la rive nord est bien vallonnée et qu'il faut avoir de sacrés mollets pour l'aborder... ou alors une assistance électrique.
Pour se remettre de leurs efforts, nos vacanciers de l'automne décident parfois de s'offrir un moment de bien-être à la ferme, en fin de journée. Le sauna, dûment pré-chauffé les attend à 18h. Il y fait déjà 55 degrés et la température continuera à grimper, tout au long de la séance. On atteindra les 60 degrés sous
peu et il n'y aura plus qu'à se laisser fondre, une heure durant. Équipés d'une bouteille d'eau, déjà douchés, chaussés de pantoufles comme à la maison, voilà nos clients fin prêts à l'accueil.
Je les conduis jusqu'au sauna et leur souhaite de passer un bon moment et... stop. Désolé, j'ai oublié d'allumer la petite bougie.
Là, comme ça, l'ambiance est parfaite.
Le temps s'envole quand on profite. L'heure est vite passée et ceux qui craignaient que le sauna ne soit trop long, trop chaud, trop tout... s'attardent encore, bien après la fin de la séance.
Moi, comme c'est jeudi, j'ai même eu le temps d'aller me chercher une pizza à St-Martin-Château, au camion de pizza-Dada et en rentrant, mon carton brûlant à la main, je les croise enfin. Ils ont
les yeux brillants, le teint vermeil, les cheveux en bataille. « C'était bien ? Ça a été finalement ? » « Oui oui ! » me répond-on dans un souffle.
Histoire de ne pas ressortir pour manger et de se faire une soirée 100% cocooning, ils m'avaient commandé un peu plus tôt un pique-nique
locavore. Sage précaution : certains restos ne sont pas ouverts le soir, en automne. Mais les voilà qui ont déjà tourné les talons, sans penser à prendre leur repas avec eux : je
crois qu'ils sont encore un peu... ailleurs. Je les rattrape et leur mets dans la main le panier débordant de petites choses à grignoter. Juste ce qu'il faut pour une dînette en amoureux, alors
que la nuit tombe déjà.
Si j'ai bien compris, demain, ils iront cueillir des champignons, histoire de finir ce séjour tout en douceur et de ramener chez eux quelques cèpes.