Symboles et traditions sous la yourte Mongole

symboles et traditions sous la yourte mongole


Sous la ger (yourte de Mongolie), chaque élément de décoration, chaque ustensile, occupe une place précise dictée par la tradition. Avant votre séjour en yourte à la ferme des Ânes, voici quelques éléments pour découvrir votre future "maison"...
Le poêle occupe le centre de la yourte et il a une importance toute particulière. Le foyer (ou golomt) est un lien avec les ancêtres. Certaines règles sont à respecter vis à vis du golomt : ne pas étendre ses jambes vers le feu, ne pas pointer de couteau  contre le fourneau... au risque d'insulter les ancêtres mais aussi le maître de maison.
La yourte peut être divisée en trois espaces : le côté masculin, le khoïmor et le côté féminin.
La partie gauche (en principe orientée à l'ouest et sous la protection du ciel), est réservée aux hommes et à leurs attributs : selles, harnachement, matériel d'élevage, arc ou fusil pour la chasse...
A droite (à l'est, sous la protection du soleil), les femmes entreposent sur des étagères la vaiselle. Vêtements et couvertures sont rangés dans des coffres. qui s'ouvrent sur le devant pour pouvoir être superposés.
A l'opposé de la porte, côté nord, le khoïmor est la place d'honneur. C'est ici que se trouve l'autel ou tali. Autour d'un triptyque orné de miroirs et dans une débauche de couleurs s'y entassent les écharpes de soie rituelles (khatag), des lampes à beurre, des livres de prières, des figurines de porcelaine (chevaux, bouddhas), de nombreuses photos de toute la famille et du Dalaï Lama... 

Le mobilier est limité par le peu de place mais aussi par ne nomadisme des habitants qui ne peuvent s'encombrer de meubles volumineux :

- deux lits pour les maîtres de maison (les enfants dorment au pied du lit, les invités de passage dorment au sol sur des paillasses),
- autour de la table basse, quelques minuscules tabourets, généralement réservés aux anciens. Le plus souvent, tout le monde s'assoit par terre ou sur les lits.
- des tapisseries de laine qui ornent tous les murs et affichent la relative aisance financière des propriétaires tout en améliorant l'isolation,
Le sol est parfois couvert de toiles de jute, parfois d'un morceau de lino que complètent d'autres tapis moins précieux. On aura pris soin de choisir un emplacement aplani et bien égalisé.

vacances sous une yourte en Limousin

Au sommet de la yourte, le tonoo est une large ouverture qui sert à la fois de fenêtre sur le ciel et d'aération. C'est aussi par-là que passe le tuyau de poêle. En cas de pluie ou lorsqu'il fait froid, une corde permet de couvrir le tonoo d'un grand carré de feutre.

Le tonoo est soutenu par deux mâts, les bagana, qui symbolisent le lien entre la terre et le ciel. La tradition interdit de s'y appuyer. Ils garantissent la cohésion de la structure mais, souvent, une corde suspendu au tonoo permet d'y suspendre un poids qui améliore encore la stabilité de la yourte en cas de grosse tempête.
En laissant filtrer les rayons du soleil, le tonoo est une espèce de cadran solaire à l'échelle de la yourte...

 

D'ailleurs, connaissez-vous les 12 heures du jour mongol ?
Autour de minuit (23h40 à 1h40), c'est l'heure de la souris,
autour de 2h, c'est l'heure de la vache;
autour de 4h, c'est l'heure du tigre;
autour de 6h, c'est l'heure du lièvre;
autour de 8h, c'est l'heure du dragon;

autour de 10h, c'est l'heure du serpent;


autour de midi, c'est l'heure du cheval;

autour de 14h, c'est l'heure du mouton;

autour de 16h, c'est l'heure du singe;

autour de 18h, c'est l'heure de la poule;

autour de 20h, c'est l'heure du chien;
autour de 22h, c'est l'heure du sanglier.


dormir en yourte à la ferme des Ânes de Vassivière

 

Les yourtes du campement à la ferme des Ânes sont fabriquées à l'identique, que ce soit pour le choix des matériaux ou pour les techniques traditionnelles de construction. Un séjour dans la "steppe" de Champseau est donc une bonne occasion de découvrir un mode de vie ou le foyer et son environnement sont étroitement imbriqués et en communion. On y ressent avec plus d'intensité les variations de lumières, de température. On écoute parfois la pluie, le vent, blotti au chaud comme dans un nid. On y entend les bruits de la nature, on devine, tout en étant bien à l'abri dans son cocon, la présence des animaux tout proches : les ânes, mais aussi le hérisson et le blaireau nocturnes, les oiseaux du petit matin qui emplissent la prairie et les bois de leurs chants.

Un autre article du blog sur ce sujet : Petit manuel de culture Mongole
Source : Tamgat, nomade Mongol / Christiane Drieux, Christian Basset / Anako éd.