Petit manuel de culture Mongole (en vue d'un séjour en yourte...)

dormir en yourte, symboles et traditions / Photo : C. Guillou


Vous avez prévu un petit séjour en yourte à la ferme des Ânes... Excellente idée !

Bien que nos hébergements soient d'authentiques yourtes traditionnelles Mongoles, nous avons accepté quelques entorses aux traditions et coutumes de la steppe... souvent pour améliorer le confort des nomades d'un soir qui nous rendent visite !
Pourtant, la yourte comporte une importante charge symbolique. Elle est le lien entre la Terre et le Ciel : c'est pourquoi les couleurs traditionnelles des ornements sont le bleu et le fauve (plutôt "orange" pour nos yeux d'occidentaux). De la même façon, le mot mongol qui désigne la base de la yourte est le même que celui qui désigne l'horizon : le lieu de rencontre entre terre et ciel.

Les usages sont également codifiés et mêlent bienséance à religiosité. Si vous projetez de vivre sous la yourte comme de véritable petits nomades, voici quelques règles à respecter...

La vie quotidienne est un véritable jeu de piste dans lequel il importe de n'offenser personne et d'honorer tout le monde. Heurter du pied le seuil de la porte serait du plus mauvais effet : c'est là que réside l'esprit protecteur de la yourte. Eviter de le cogner en levant le pied, certes, mais aussi baisser la tête pour ne pas s'assommer !
Sous la yourte, les hommes s'assoient du côté gauche en entrant, les femmes du côté droit.
Au fond, près de l'autel, est la place du maître de maison et des invités.
Un petit sac de soie rempli de graines est suspendu sous le tonoo (la "roue" centrale) comme porte-bonheur, de même que quelques touffes de poil de yak à la corde retenant le volet de feutre.
Il faut éviter de s'appuyer contre les poteaux soutenant le tonoo, de s'asseoir le dos tourné à l'autel ou de siffler sous la yourte.
Réciter des prières pendant la construction d'une yourte appelle les esprits bienfaisants.

Tout voyageur quittant la yourte reçoit une copieuse douche de lait de jument en guise de bénédiction. Une louche d'aïrak (boisson de lait fermenté) est également lancée aux quatre points cardinaux et vers le zénith à l'attention des Bouddhas.

Un mot encore au sujet de la religion en Mongolie : le bouddhisme Mongol a assimilé toutes sortes de coutumes chamaniques et animistes. Selon l'animisme, tout a une âme : les arbres, les montagnes, les animaux, les rivières... Tout vit, tout mérite le respect. Une belle source d'inspiration pour nous autres, occidentaux piqués d'écologie.

Article d'après "Bat, enfant de Mongolie" (Christiane Drieux)