Un nouveau venu chez les Ânes !

l'arrivée d'un nouvel âne


Voici l'histoire d'un petit âne nommé...?


Comment s'appelle-t-il au fait ? Là où il est né, personne n'avait jugé nécessaire de le "baptiser". Selon les jours, il s'appelait tantôt "Bourricot", tantôt "Cadichon"...
Son premier propriétaire ne faisait apparemment pas dans les sentiments. Faute d'espace et, surtout, d'intérêt, il avait décidé de faire place nette en envoyant l'ânon et sa mère à la boucherie.
C'est ce qui arrive trop souvent aux ânes ou chevaux qui ont fini de plaire et se retrouvent sur les étalages des marchands de saucisson.
Le début de cette histoire est tristement banal... 

un petit âne rejoint le troupeau


Heureusement, un gentil voisin a décidé qu'il en serait autrement : il a sauvé l'ânon de son tragique destin et l'a installé dans son jardin.
Mais ce sauvetage, si généreux qu'il fut,  ne pouvait être que provisoire : le terrain était bien trop petit pour qu'un âne puisse y vivre à l'année. Surtout, l'ânon était seul ce qui est vraiment difficile à supporter pour un animal sociable et grégaire.

Il fallait trouver une solution plus pérenne et c'est ainsi que le gentil voisin nous a contactés.
Reconnaissons avoir d'abord été méfiants : on nous propose si souvent des ânes à adopter, dans un tel état de détresse psychologique, qu'on n'imagine pas qu'ils puissent un jour refaire confiance aux hommes pour devenir de bons randonneurs. Pourtant, avec le départ du vieux Léo au printemps, de notre doyenne, Upsa, à l'automne, il y avait bien une petite place à prendre dans le troupeau...

l'ânon découvre son nouveau pré


9 décembre : nous voici donc à la rencontre de l'ânon pour un premier contact.
Sitôt la voiture repérée, c'est par un mignon petit braiment de bébé que nous sommes guidés jusqu'à l'enclos. L'ânon est dans un coin, aussi près que possible des chiens qui lui tiennent compagnie. Il est à la fois curieux et farouche. S'il ne se laisse pas approcher, il ne peut par contre pas résister à l'envie de venir voir d'un peu plus près ces nouveaux humains qui restent à distance. On s'accroupit, il s'approche et tend les naseaux puis s'ébroue et se sauve sitôt qu'on lui a chatouillé le bout du nez.
En le guidant jusqu'à un angle de clôture, on réussit à lui passer le licol en douceur, à le caresser. Olivier a apporté une étrille pour tester ses réactions. Christophe caresse la patte et lève le sabot. L'ânon n'est pas rassuré et pas vraiment coopératif mais, vaille que vaille, il donne ses pieds. Pour marcher, c'est là aussi un peu compliqué : il freine, s'arrêt puis trottine pour s'échapper.

rencontre avec le troupeau

Vous aurez compris qu'il y a beaucoup à faire pour l'éduquer mais, loin d'être découragés, nous avons un vrai coup de coeur pour cette frimousse délicieusement coquine. C'est décidé : nous l'adoptons. Rendez-vous est pris pour dans quelques jours.

12 décembre : le voyage dans la remorque est épique. Heureusement l'ânon est si léger qu'on peut facilement le "porter" dans le véhicule. Mais c'est là une expérience qui ne lui plait pas du tout, du tout... Le voyage est très court et nous voici déjà à la ferme. Le troupeau est tout occupé autour du râtelier de foin et, quand l'ânon rentre dans le pré, personne ne s'en aperçoit tout de suite.
Le petit, par contre, file directement voir les congénères dont il était privé depuis longtemps. L'équipe des garçons (Lupin, Ânatole, Domino, Roméo...) s'aperçoit enfin d'une nouveauté et entame le cérémonial de l'inspection. Le jeune file dans la prairie avec, en file indienne, tous  ses futurs copains : on se renifle, on se chahute, on couche les oreilles, on fait mine de s'impressionner en tapant du pied...

l'ânon rencontre le troupeau

Par précaution, nous laissons son licol au bébé et nous avons pris soin de doubler la clôture d'une seconde rangée de fil. A la nuit tombée, nous sommes un peu inquiets et c'est à la lampe de poche que nous faisons quelques tournées d'inspection avant d'aller dormir...

13 décembre : ce matin, l'ânon est sagement au milieu du troupeau, à la recherche des premières taches de soleil pour se tiédir l'échine.
L'enclos est ici bien plus grand que dans le petit jardin où il avait trouvé refuge : pour le caresser, il nous fait courir un peu avant qu'on puisse lui passer la longe. Fier et coquin, il teste sans se lasser notre autorité. Notre objectif des prochains jours : le manipuler souvent, chaque jour, pour l'habituer à nous tout d'abord, mais aussi pour lui apprendre quelques gestes de docilité. Ils nous faciliteront le quotidien à l'avenir. Dès qu'il sera moins farouche et dès qu'il aura fait sa place au sein du groupe, nous commencerons son éducation.

bienvenue Célestin !


Voici racontés en quelques mots les premiers jours d'une relation que nous espérons belle et riche, pour l'âne comme pour nous. Nous sommes heureux de pouvoir offrir à ce petit bonhomme une seconde chance, un second départ dans la vie.
Nous savons déjà qu'il sera un bon compagnon. Nous espérons qu'il fera un bon âne de bât, confiant et en qui on puisse avoir confiance, vaillant et constant, câlin et audacieux, doux et téméraire à la fois.
Et nous sommes impatients de vous le présenter !


Ce premier chapitre ressemble un peu à un conte de Noël ...
C'était pour vous l'histoire, qui finit bien, d'un petit âne nommé... Célestin !